Le 1er juin 2022 a marqué l’arrivée du billet à 9 euros en Allemagne. Avec cette mesure, le gouvernement fédéral entend inciter sa population à préserver le climat en privilégiant les transports publics. De juin à août, ce billet mensuel au prix plafond permet de remplacer tous les billets classiques des bus et trains régionaux durant un mois civil. Le succès est déjà au rendez-vous : près de 65 % des personnes qui ont acheté un billet à 9 euros alors qu’elles n’étaient pas détentrices d’un abonnement auparavant sont satisfaites de cette offre.
À l’instar de la Deutsche Bahn, qui avait déjà vendu près de sept millions de ces billets avant même le début de leur validité, les entreprises de transport allemandes font face à une importante demande. À Berlin, la société Berliner Verkehrsbetriebe (BVG), la plus grande entreprise de transports urbains du pays, a émis quelque 520 000 de ces fameux tickets dès le début de la campagne. Ailleurs, les villes de Cologne, Leipzig et Dresde ont franchi la barre des 100 000 billets en quelques jours seulement. Cette véritable « offensive » sur les prix a permis aux bus et aux trains d’enfin renouer avec des niveaux de fréquentation proches de ceux d’avant la pandémie et l’app FAIRTIQ a elle aussi contribué à ce résultat.
« Nous avons travaillé d’arrache-pied pour trouver une solution technique qui permette d’intégrer le billet à 9 euros dans notre app de manière aussi simple que possible pour nos utilisateurs et utilisatrices », explique Gian-Mattia Schucan, CEO de FAIRTIQ. Au cours des quelques semaines seulement qui ont séparé l’adoption de la mesure par le Bundestag en mai et le lancement des ventes au début juin, la start-up est parvenue, en étroite collaboration avec les entreprises de transport et régions partenaires, à intégrer l’offre à son application afin de permettre à tous ses utilisateurs et utilisatrices d’obtenir l’un des fameux billets valables dans tout le pays. « Notre objectif était de rester fidèles à notre mission et de rendre les trajets avec le billet à 9 euros aussi justes, transparents, et simples que possible », résume Gian-Mattia Schucan.
Pour voyager avec FAIRTIQ, il suffit de cliquer sur le bouton START de l’app avant de monter dans un véhicule, puis sur STOP une fois arrivé à destination. La fonction Smart Stop peut aussi assurer cette seconde étape en mettant elle-même fin à l’enregistrement du trajet. La technologie choisit le bon billet et limite automatiquement le prix des voyages du jour à celui d’une carte journalière grâce à son système de plafonnement intégré. « Avec l’arrivée de ce billet spécial, c’est donc simplement un nouveau plafond à 9 euros qui sera appliqué de juin à août », explique Luise Rohland, responsable de la mise en œuvre technique chez FAIRTIQ.
Dans la pratique, cela signifie que dès que le coût total des trajets réalisés par une personne en juin, juillet ou août atteint 9 euros, celle-ci ne paie plus rien pour ses trajets suivants durant le mois. Elle peut continuer de voyager dans sa région en activant et désactivant l’app, mais elle ne sera pas débitée pour ses nouveaux trajets. Elle reçoit aussi automatiquement un billet valable dans les transports régionaux de toute l’Allemagne jusqu’à la fin du mois en cours, afin de pouvoir voyager en dehors des régions FAIRTIQ participantes. Il faut toutefois noter que les billets à 9 euros, qu’ils soient achetés via FAIRTIQ ou à n’importe quel point de vente, ne sont pas valables à bord des trains IC et ICE de la Deutsche Bahn. Ils permettent uniquement de voyager dans les bus et trains locaux et régionaux en 2e classe.
Cette opération n’est valable que dans les réseaux qui ont choisi de proposer le billet à 9 euros via FAIRTIQ à leur clientèle. « Nous avons donc indiqué à nos utilisateurs et utilisatrices si le système de plafonnement permettant d’obtenir le billet à 9 euros était intégré à l’app dans leur région ou non avant le début de l’offre », précise Luise Rohland.
Traduction: « Cool. Je viens de lire que le billet à 9 euros fonctionne aussi avec @FAIRTIQ. Un clic au départ, un clic à l’arrivée. On ne paie que le prix le plus avantageux… jusqu’à ce que les 9 euros soient atteints. » Source: Twitter
D’un point de vue technique, les trajets effectués après avoir atteint le seuil des 9 euros sont également enregistrés. Cependant, leur prix est compensé par un crédit de même valeur qui est automatiquement généré et déduit de la facture des utilisateurs et utilisatrices qui voyagent dans les régions partenaires participantes. En plus de sa simplicité pour les passagères et passagers, cette solution a l’avantage d’offrir aux partenaires de FAIRTIQ un aperçu des habitudes de déplacement de leur clientèle durant ces trois mois. Comme toujours, ces données sont traitées de manière anonymisée.
Grâce aux données anonymisées collectées par son système, FAIRTIQ peut offrir de précieuses indications sur les trajets et habitudes de déplacement des voyageurs et voyageuses. Les entreprises de transport participantes peuvent ainsi voir comment se comporte leur clientèle et mieux comprendre ses besoins. « Pour nous, il sera important d’analyser les trajets des “nouveaux” dans le système », a écrit Eva Kreienkamp de la société BVG sur LinkedIn. « Nous voulons tirer parti des enseignements et informations que nous livreront ces trois mois de manière très ciblée et voir à quels endroits nous devrions développer notre offre, à quels endroits le public est vraiment disposé à abandonner sa voiture au profit de l’alternative respectueuse du climat que sont les transports publics. »
L’analyse des itinéraires empruntés donne des indications sur les points où l’entreprise de transport partenaire peut agir pour convertir durablement le public aux transports en commun et peut aussi être utilisée pour une approche plus ciblée de la clientèle.
L’un des autres avantages de la solution offerte par FAIRTIQ réside dans les crédits délivrés pour les trajets au-delà du seuil des 9 euros. En effet, lorsque les utilisateurs et utilisatrices continuent de voyager en activant et désactivant leur app, il devient possible de déterminer avec précision le chiffre d’affaires perdu par l’entreprise de transport avec l’offre. Du point de vue tarifaire, ce n’est pas le billet à 9 euros qui est vendu à proprement parler, car les trajets effectués sont calculés comme d’ordinaire. Les partenaires FAIRTIQ obtiennent donc des analyses détaillées dont ils peuvent se servir, par exemple, pour présenter les recettes perdues au gouvernement fédéral. « Nos rapports de vente standards servent de base aux demandes de remboursement », explique Till Hübner, membre de l’équipe responsable des ventes chez FAIRTIQ. « Nos partenaires peuvent donc suivre à l’euro près le manque à gagner engendré par le billet à 9 euros. »
Le délai très serré pour préparer l’arrivée du billet à 9 euros du gouvernement fédéral a bien entendu constitué un défi pour l’équipe FAIRTIQ. « Nous avons été incroyablement réactifs durant la phase de mise en œuvre et nous avons mobilisé toutes nos forces pour répondre aux besoins de nos partenaires avec notre application et notre technologie éprouvée », se souvient Till Hübner. Le succès rencontré dans les différentes régions dès le lancement de la campagne montre que FAIRTIQ n’est pas seulement parvenue à répondre aux exigences de sa clientèle, mais aussi à séduire de nouvelles personnes.
On verra bientôt si le billet à 9 euros est vraiment la bonne solution pour convertir les personnes qui n’utilisent qu’occasionnellement les transports publics. « Du côté de FAIRTIQ, nous nous réjouissons que le secteur se mette à explorer de nouvelles pistes et à tirer parti de la flexibilité offerte par la numérisation et notre technologie », déclare Luise Rohland. En tant qu’entreprise pionnière dans le domaine du plafonnement, FAIRTIQ peut s’appuyer sur des tests de marché éprouvés et certaines procédures déjà en place. À titre d’exemple, on citera notamment le tout premier projet de plafonnement mensuel lancé en septembre 2021 dans la communauté tarifaire A-Welle, au nord de la Suisse. Le concept du plafonnement peut également permettre d’accroître la fréquentation d’autres modes de transport, comme le prouve le nouveau tarif proposé par la Compagnie générale de navigation sur le Lac Léman (CGN).
Les plafonds ne sont toutefois pas la seule alternative flexible aux abonnements rendue possible par la technologie FAIRTIQ. En effet, dans ce genre de système, il y a toujours des personnes qui voyagent peu et qui paient donc relativement beaucoup par trajet (ce qui les pousse à voyager encore moins), et d’autres qui se déplacent souvent et qui ne paient donc qu’un prix très faible par trajet, car leurs courses supplémentaires ne leur coûtent plus rien. L’une des autres alternatives possibles est donc celle des « rabais dégressifs ». Dans ce système, plus on voyage, moins le prix d’un trajet supplémentaire est élevé. Le prix par trajet ne varie pas aussi fortement autour d’un seuil donné que dans le cas du plafonnement, ce qui rend cette solution plus équitable pour différents groupes d’utilisateurs et d’utilisatrices.
« En ce qui concerne une éventuelle prolongation du billet à 9 euros, nous sommes convaincus qu’une solution basée sur la technologie FAIRTIQ reste extrêmement facile à utiliser pour les passagères et passagers. On pourrait toutefois aussi nettement améliorer la conception en termes de tarif et ainsi créer de véritables incitations à utiliser davantage les transports, notamment pendant les heures creuses. » - Paula Ruoff, Lead Germany