L’Autriche lance son Klimaticket : un « billet climatique » qui permettra d’emprunter tous les transports publics du pays — des trains de grandes lignes aux métros en passant par les bus régionaux — durant une année pour seulement 1 095 euros (ou 949 euros pour les premiers acheteurs et acheteuses). Cette nouveauté, qui vient concrétiser l’une des grandes promesses de campagne du gouvernement, vise à stimuler l’utilisation des transports en commun.
« Ces derniers temps, on me demande sans cesse si l’Autriche a encore besoin de FAIRTIQ. Pour moi, la réponse est claire : Oui — ces deux solutions ne se substituent pas l’une à l’autre, mais se complètent judicieusement. »
Markus Fedra, Business Development Manager pour l’Autriche chez FAIRTIQ
Il faut tout d’abord souligner que les deux offres visent des publics différents : l’app FAIRTIQ s’est toujours principalement adressée aux nouveaux usagers et usagères ou à la clientèle occasionnelle, les grands voyageurs et voyageuses ayant encore avantage à prendre un abonnement annuel. Si la demande en billets régionaux va inévitablement baisser chez ceux qui achèteront un Klimaticket, il restera de nombreuses personnes pour qui un tel billet « général » ne serait pas rentable. C’est justement là que FAIRTIQ entre en jeu : l’app est là pour toutes celles et ceux qui n’utilisent pas (encore) assez les transports publics ou qui ne sont pas (encore) prêts à s’engager pour une année entière.
On espère aujourd’hui que le débat général en faveur de l’utilisation des transports publics et les améliorations de l’offre annoncées dans le cadre du Klimaticket inciteront plus de personnes à opter pour les transports en commun. FAIRTIQ offre un bon moyen de faire un premier pas dans cette direction.
Le Vorarlberg en est un parfait exemple : le land autrichien propose depuis 2014 une offre similaire au Klimaticket avec un abonnement annuel de 365 euros pour tout son territoire. Ce forfait est utilisé par quelque 75 000 des 400 000 habitantes et habitants de la région. Parallèlement, l’app FAIRTIQ est toujours plus populaire dans le land et y compte aujourd’hui, trois ans après son lancement, plus de 10 000 utilisatrices et utilisateurs réguliers. Cette coexistence met en évidence l’avantage de combiner les deux solutions : l’abonnement annuel pour les personnes qui voyagent régulièrement et apprécient la commodité d’avoir leur titre de transport sur elles en tout temps et l’app FAIRTIQ, qui offre au reste de la clientèle un maximum de simplicité et de flexibilité. FAIRTIQ s’adresse à toutes celles et ceux qui veulent se familiariser avec les transports publics ou ne les utilisent qu’occasionnellement, mais qui n’ont pas de temps à perdre avec l’étude des différents tarifs et billets.
L’app est également un bon moyen d’inciter les nouveaux usagers et usagères des transports et la clientèle occasionnelle à voyager davantage. Elle permet notamment de procéder à des promotions, comme des bonus de bienvenue ou des semaines spéciales en faveur de la mobilité et de l’environnement, ou encore d’introduire des modèles inédits pour les tarifs et crédits, par exemple avec une optimisation du prix sur l’ensemble du mois. Dans certaines régions, les personnes qui, une fois conquises, commencent à voyager plus souvent avec FAIRTIQ sont informées qu’un abonnement pourrait s’avérer avantageux pour elles. Les entreprises de transport bénéficient ainsi d’un outil ciblé pour accroître leur clientèle fixe.
La baisse des prix des transports publics tend naturellement à rendre les abonnements annuels plus attractifs. Avec la généralisation du télétravail, la clientèle accorde désormais une grande importance au fait qu’un abonnement soit déjà rentable après deux jours de bureau ou seulement après quatre jours de voyage par semaine. Sur ce point, l’Autriche se distingue d’ailleurs de ses voisins : en Allemagne, l’association des entreprises de transport (VDV) voit d’un œil critique les abonnements annuels à bas prix et en Suisse, on réfléchit régulièrement à rendre plus coûteux voire supprimer le très prisé abonnement général, dont certains dénoncent le caractère inadéquat et le manque d’effet incitatif.
Le réel impact du Klimaticket sur l’évolution du secteur des transports sera largement déterminé par le nombre d’automobilistes qu’il permettra de convertir aux transports publics. À cet égard, certaines études indiquent que la qualité de l’offre a une plus grande influence que son prix. À Vienne, par exemple, l’abonnement annuel de 365 euros n’a joué qu’un petit rôle dans l’importante part modale des transports publics. Celle-ci semble principalement due à des décennies de développement de l’offre, à la densité du réseau, aux cadences élevées et à une politique de transport complète englobant la gestion des espaces de stationnement, les limitations de vitesse, les structures de type park and ride et bien plus encore. Une enquête menée par l’organisation autrichienne VCÖ auprès de spécialistes du domaine classe même le prix des billets au neuvième rang sur dix des mesures susceptibles d’augmenter la part des transports publics dans la répartition modale.
Le Klimaticket représente le tout premier moyen de voyager sur l’ensemble du réseau autrichien avec un seul et même titre de transport — une grande étape. Il devra toutefois être couplé à une réelle amélioration de l’offre s’il espère déployer tout son potentiel.
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